Cela fait plusieurs jours, voire plusieurs mois que je n’ai pas alimenté mon blog. Pour l’occasion, je reviens avec un petit texte de ma composition, illustré par Marc Goncalves. Bonne lecture.
« J’aime mon travail. Oui c’est vrai c’est un travail à la chaîne, dans une usine bruyante mais chaleureuse. Cela fait 42 ans que je travaille au même endroit, et j’aime mon travail. Mais depuis quelques temps j’ai une impression étrange. Cela fait plusieurs jours que nous n’avons pas reçu d’ordre de la direction. Je commence à m’inquiéter. Quelque chose doit aller de travers. Est-ce qu’on va être forcées d’arrêter notre travail ? Il paraît que c’est la crise en ce moment…et cela ne m’étonnerait même pas que l’on soit mis au chômage technique. Pourtant on fait bien notre métier, mes collègues et moi. On a toujours été bien synchronisées et jamais, non jamais, nous n’avons eu une défaillance dans le travail à la chaîne.
Que se passe-t-il ? Je me souviens du dernier ordre reçu de la part de notre chef. On devait augmenter le rythme de travail. De plus en plus vite. Tellement vite qu’il y a eu une explosion. On a tellement eu peur que quelqu’un a enclenché le système d’arrêt d’urgence…Plus personne ne travaillait dans l’usine. Cela a duré plusieurs secondes voire minutes. Puis d’un coup il y a eu un dysfonctionnement électrique. Puis un deuxième. Le système d’arrêt a été déconnecté. La machinerie s’est relancée. Nous nous sommes remises à travailler. Et à partir de ce moment, cela n’a plus été comme avant ; c’était beaucoup plus mécanique, jamais un seul changement de variation dans le rythme de travail. Je me souviens qu’avant, l’humeur de notre chef retombait sur nous, les ouvrières. Si jamais le patron était stressé, souvent à cause de mauvais résultats financiers, nous devions augmenter la cadence. Par contre quand il était serein, il nous laissait prendre notre temps. Ah ce temps, c’était le bon temps.
Il y a un bruit bizarre depuis quelques jours. Un bruit très lent qui rythme notre travail. Clac……Clac…..Clac. Je pense que quelque chose ne fonctionne pas bien dans l’usine. Quelque chose a dû être déréglée par cette grosse explosion. Il paraît que dans l’usine d’à côté, l’air a changé. On m’a dit qu’il y a comme une odeur de javel, de renfermé…mais tout comme nous ils continuent leur travail mécaniquement même si notre chef a disparu.
Tiens c’est bizarre j’entends quelque chose. Des voix. Ah ça y est je sais ce qui s’est passé. J’ai compris. Je vais vous raconter….Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiippppppppppppppp
A l’extérieur du corps, le médecin venait de débrancher le patient, en mort cérébrale depuis quelques jours après une crise cardiaque. Le cœur s’est alors arrêté de fonctionner. »
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